Le non-choc du Népal

NEPflammes

En avril puis en mai 2015, le Népal a été frappé par un très important séisme dépassant la magnitude 7. Il y a eu alors plus de 8000 morts et des dizaines de milliers de blessés.  Les images « classiques » de maisons détruites, de routes ou de ponts coupés, ont afflué sur nos écrans. Le Népal conserve toujours un capital « d’amour » important, provenant à la fois des années 60/70 et de l’image de « liberté » et de cannabis!! de Kathmandou mais aussi de cet Himalaya qui en fait (en faisait? car le commerce l’emporte de plus en plus sur le sport) un lieu d’exploit à l’image de l’expédition française victorieuse à l’Annapurna en 1953 (Les Herzog, Lachenal, Terray, Rebuffat et tant d’autres dont l’épopée a été éditée en livre de poche il y a longtemps..) voire enfin  de la médiatisation créée par Mathieu Ricard, dont l’Association agit fortement sur place. Les dons ont (semble-t-il) afflué et l’image d’un Népal martyrisé est resté gravé dans les mémoires.

Je suis donc allé voir sur place. Et de toute évidence, les destructions ont surtout concerné les régions montagneuses proches du Tibet comme le Langtang, où les glissements de terrain (hélas habituels) ont été catastrophiques en pertes humaines et en dégâts matériels. Bien sûr dans la vallée de Kathmandou, le coeur de la culture du pays et la raison de venir de nombreux touristes, il y a quelques dégâts. Le stupa a perdu son hiti, certains bâtiments de Durbar Square sont fissurés voire en ruines, de même qu’à Bhaktapur. mais rares sont les maisons détruites. Il y a quelques camps de tentes (surtout à Bhaktapur) mais la vie de centaines de milliers de personnes continue…

MAIS l’essentiel est en place: les trois lieux de prières sont totalement opérationnels, les Durbar Square des trois villes procurent les mêmes émotions artistiques et le même intérêt historique qu’auparavant. La vie quotidienne offre toujours son mélange de particularités, de surprises et d’hospitalité sans oublier le commerce qui regorge de tout!!!

Ceci n’est à aucun moment pour minimiser l’ampleur des besoins de ce petit pays (qui est de plus en conflit avec l’Inde avec le blocus imposé par le gouvernement de Delhi à propos de l’approvisionnement en énergie du pays) mais bien pour dire : Il est temps de revenir au Népal. Les trekkeurs sont déjà revenus, mais les touristes « culturels » y trouveront un intérêt réel. Attention à ces fausses rumeurs qui ont la vie si dure que des populations entières souffrent sans vraie raison, comme en Egypte ou en Tunisie. Attention à ces bien pensants qui disent qu’il faut laisser du temps au peuple népalais de se reconstruire à l’abri de la pression des touristes.

Photographie prise par René Degiovani en Novembre 2015 au temple Swayambhunath. Sous licence Creative Commons. Un galerie vous sera prochainement proposée sur ce thème.

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